Il la pousse en avant. C'est sa façon de lui dire d'avancer plus vite. Elle est morte de trouille. Elle aimerait tellement faire demi-tour, partir, quitter cet endroit mais les conséquences seraient pires. Ils ont l'air de n'avoir peur de rien, même pas de tirer sur elle. Mais faut-il mieux être morte qu'être ici ? Une autre détenue vient à elle, maintenant c'est elle qui va l'amener à son dortoir. Dans les couloirs, elle semble différente des autres notamment à cause de son tenue, elle est orange, elle a celle des nouveaux arrivées. On s'écarte sur son passage, on parle à voix basse quand elle passe à côté d'eux, ils la jugent, parlent sur elle. Elle a envie de s'écrouler par terre mais on lui a dit qu'elle devait être forte pour ne pas se faire manger par les autres. On lui montre un lit dans un box. Il y a quatre lits dont trois déjà occupés. Les autres filles, pourtant blanches comme elle la regardent. Elle leur sourit légèrement, elle espère se faire accepter. Elle a envie de se faire accepter mais elle les entend rire, ça n'annonce rien de bien. Elle enlève la couverture qui couvre le matelas. Elle a un mouvement de recul quand elle voit ce que la couverture cachait, elle a hurlé de peur. Les autres filles rient d'elle, de sa réaction. Quand les filles quittent le dortoir, elles ne se privent pas de la pousser, de lui souhaiter bonne chance ; Elles sont partis, elle a l'impression que le reste va aller, qu'elle va être tranquille pendant quelques heures sauf que ça ne fait que commencer. Cinq ans, elle n'a que cinq, c'est ce qu'elle se dit. Que cinq ans et après elle part, elle ne les verra plus, elle retrouvera une vie normale. Elle en est sûr pourtant, elle ne sait pas ce que l'avenir lui réserve.
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